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Même en Top 14, le Rugby club Vannes refuse la folie des grandeurs

En arrivant au port de Vannes, à quelques encablures de l’hôtel de ville, on tombe sur les éléments du décor attendus : les galettes et autres crêpes dans les assiettes des clients des restaurants, les verres remplis de cidre et les mouettes déambulant entre les bateaux amarrés. Mais en levant la tête, des projecteurs géants viennent trahir la présence, une centaine de mètres plus loin, d’un élément plus étonnant dans ce paysage : le stade de la Rabine et ses 11 865 places.
C’est ici qu’évolue le Rugby club Vannes (RCV), fraîchement promu en Top 14 et premier club breton à poser les crampons dans l’élite du rugby français. Et si son stade vit caché dans le centre-ville vannetais, le RCV fait, lui, parler comme rarement pour un petit nouveau. Les buteurs y apprécient le silence de cathédrale respecté avant chaque coup de pied, qui contraste avec le puissant Bro gozh ma zadou (« le vieux pays de mes pères ») – l’hymne breton –, entonné par les spectateurs avant chaque match, sur l’air du The Old Land of My Fathers gallois.
Au-delà de cette délicieuse ambiance, l’apprentissage du Top 14 est difficile pour les Morbihannais, bons derniers du championnat après quatre journées malgré une première victoire, à domicile, face à Lyon, mi-septembre. Les Bleu et Blanc reçoivent le Racing 92, samedi 5 octobre à 14 h 30, avec toujours le même « objectif ultime » : « se maintenir » dans l’élite à l’issue de la saison 2024-2025, explique Jean-Noël Spitzer. L’entraîneur vannetais a tout connu de la lente structuration du club, dont il est entraîneur principal depuis 2005 après y avoir joué. Avec l’ex-troisième ligne, le RCV a grandi doucement, passant successivement de la quatrième division (1997 à 2006) à la troisième (2006 à 2016) puis à la Pro D2 (2016 à 2024), et donc au Top 14.
Au bord du golfe du Morbihan, voilà donc les joueurs vannetais dans le grand bain. Et face au même défi que tous les promus : ne pas se brûler les ailes au contact de l’élite du rugby français. En Ovalie, chercher à rivaliser trop vite peut conduire à la déstructuration, puis à la chute libre, saison après saison. Malgré trois demi-finales de Pro D2 jouées en 2019, 2021 et 2023, « nous n’étions pas prêts à monter les années précédentes », estime Martin Michel, le directeur général du RCV, depuis le centre d’entraînement du club, situé à moins de trois kilomètres de la Rabine.
« Il fallait ce nouveau bâtiment pour bien travailler, affirme-t-il. La descente peut arriver, on le sait, mais il va nous permettre de continuer à progresser. » Inauguré en décembre 2022, il compte notamment une salle de musculation de 400 m2 et un terrain synthétique couvert. Il a aussi permis de rassembler en un même lieu les équipes sportives et administratives.
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